Tout le monde parle des crypto-monnaies, des NFT, de blockchain, et vous n’y comprenez rien ? On ne vous jette pas la pierre, ça nous a pris du temps. Certains d’entre vous nous ont demandé d’écrire sur le sujet, pour décrypter ces nouveautés. Challenge accepté ! On va faire ça en plusieurs épisodes, et au passage, on vous explique même ce qu’est le “WEB 3.0”. C’est cadeau !
Petites révisions : Web, Web 2.0, Web 3.0… c’est quoi ?
Pour commencer, il faut savoir que tous ces nouveaux termes de NFT, Bitcoins, blockchain, sont en lien avec un phénomène qu’on appelle le “WEB 3.0” (comprenez la 3e version ou “révolution” du web).
Le WEB, vous connaissez. Dans sa version n°1 (alias “web 1.0”), le web était jugé “statique” mais il permettait déjà à des millions de personnes d’échanger directement entre elles (par mail ou à travers des forums), mais aussi à des marques d’échanger avec ces millions de personnes plus facilement, en publiant des contenus (sites, documents…). Un enjeu vital a émergé pour les marques : être “référencé” sur les annuaires en ligne et moteurs de recherches. Très vite, des boîtes comme Google et Yahoo ont trouvé le moyen de nous rendre service, en facilitant nos recherches dans cette bibliothèque géante, et de récupérer au passage des tonnes de données sur ce que nous faisions avec leurs outils. Données qu’elles ont “monétisé” par la suite (pub, vente de fichiers, etc)…
Le WEB 2.0 est arrivé vers 2003 avec l’apparition de nouveaux outils aux fonctionnalités plus participatives pour les internautes : des blogs (comme celui-ci), des réseaux sociaux, et la promesse de plus d’échanges, plus facilement. Le web devient “dynamique”. Monsieur et Madame Toulemonde pouvaient plus facilement prendre la parole, partager leurs passions, et même échanger avec les marques. C’est la montée en puissance des bases de données. Les sites web sont de plus en plus riches et plus faciles à maintenir. Et puis les réseaux sociaux arrivent. Facebook facilite encore plus les interconnexions et les échanges entre particuliers et entreprises. On commence à parler d’intelligence collective et de mouvement sur le net avec des individus qui se mobilisent pour partager des ressources (ex : les wikis et encyclopédies en ligne gratuites) ou inciter au boycottage de méchantes marques qui abusent (activisme numérique). On lui doit quelques révolutions, prises de paroles, lanceurs d’alertes…
Pas mal d’évolutions technologiques ont aussi permis de faire de plus en plus de choses avec un simple navigateur comme “Internet explorer”, “Safari” ou “Chrome”. Bref, l’internaute peut commencer à faire des choses formidables sans ordinateur, juste avec une tablette ou un smartphone. Du coup c’est plus simple, moins cher, et de plus en plus de monde embrasse la “digitalisation” (l’État aussi au passage).
Et bim ! Voilà qu’on parle de WEB 3.0, la nouvelle évolution majeure du Net, avec davantage de données et d’enjeux liés. Elle intègre notamment :
– les Metaverses : sortes de jeux vidéo géants mettant en scène des univers virtuels en 3 dimensions, dans lesquels on peut prendre une nouvelle identité virtuelle, jouer, créer des entreprises, dépenser de l’argent ou même en gagner.
– la Blockchain : vous pouvez voir ça comme un “grand livre de comptes”, dans lequel on inscrit à qui appartient quoi, et des milliers de personnes détiennent une copie de ces titres de propriété, ce qui les rend infalsifiables.
– les Cryptomonnaies : typiquement quelque chose qui a besoin de la blockchain pour prouver qu’elle existe (cette soit-disant monnaie) et prouver sa “valeur”… En clair, quelqu’un a dépensé du vrai argent pour acheter un “actif” virtuel (un peu comme une action), et une super technologie permet de prouver que c’est vrai et que cet “actif” est unique. Du coup on peut se l’échanger, thésauriser, voire même spéculer dessus.
Si vous avez 5 minutes, vous trouverez un petit reportage de FRANCE TV sur les metaverses en bas de page.
Euh, donc la cryptomonnaie, c’est une vraie monnaie ?
Pour être plus précis, c’est un actif qui s’échange de pair-à-pair, sans tiers de confiance comme les banques. Les “cryptos” n’ont pas de support physique comme des pièces ou des billets, ne sont pas régulées par un organe central et ne sont pas indexées sur le dollar ou l’or par exemple. Ces nouvelles “monnaies” électroniques utilisent la technologie blockchain (le “grand livre de comptes” dont on vous parlait tout à l’heure) pour transférer la propriété des cryptos entre leurs différents propriétaires. Ces cryptomonnaies ne sont donc que des suites de chiffres dont la propriété est transférée d’une personne à une autre. Il est maintenant possible, grâce aux cryptos et à la blockchain de transférer de la valeur sur internet !
Ce sont des développeurs (ingénieurs informaticiens), connus ou anonymes, qui élaborent et font évoluer ces actifs numériques. Ils choisissent les propriétés de ces derniers : le nombre de jetons ou pièces en circulation… à la base pour financer un projet (un peu comme des actions disions-nous), mais pas nécessairement. Ceux qui croient en ce projet, prennent des “jetons” en échange d’une vraie somme d’argent (euros, dollars…). Si de plus en plus de monde veut de ces jetons (comme pour le BITCOIN l’an dernier), le cours va monter. Si tout le monde veut s’en débarrasser, le cours va baisser. Bref, c’est très “volatile”.
Les cryptomonnaies sont entièrement virtuelles, elles peuvent être stockées dans un portefeuille numérique protégé par un code secret appartenant à son propriétaire (on appelle d’ailleurs ça un “wallet” qui veut dire portefeuille en anglais). Des plateformes d’échanges (Binance, Coinbase, etc.) servent à acheter et revendre de la cryptomonnaie en ligne. FTX est l’une de ces plateformes d’échange, et elle a fait beaucoup parler d’elle ces derniers jours, en mal d’ailleurs, mais il ne faut pas forcement pas mettre tous ces projets “web3 / crypto” dans le même panier. Les cryptomonnaies plus connues sont Bitcoin et Ethereum, mais il en existe des centaines, même des milliers.
Et une ICO (prononcer “Aïe-si-ho”) du coup, c’est quoi ?
Nos collègues du Journal du Net ont une définition assez claire du sujet :
“Une ICO pour initial coin offering est une levée de fonds en crypto-monnaies. Pour lever via une ICO, une entreprise doit émettre des tokens (ou jetons) sur une plateforme dédiée. Les tokens émis permettront à son détenteur soit de recevoir une partie des bénéfices générés par l’entreprise, comme un dividende avec une action, ou de s’en servir pour utiliser le service de l’entreprise. Une fois que le projet est déposé sur la plateforme, l’entreprise en fait la promotion auprès de la communauté (de personnes intéressées par le projet). Les investisseurs intéressés envoient ensuite de la crypto-monnaie, principalement des ethers ou des bitcoins, en échange des tokens.”
Certaines startups ont levé des millions de dollars ainsi, en quelques heures. Mais attention, on a tous déjà vu une startup faire faillite (comme toutes entreprises). Donc c’est un pari… pour personnes très avisées.
Et les NFT alors ?
Voilà, maintenant que vous avez les bases, on peut vous partager une petite vidéo de nos collègues du journal “20 MINUTES” qui explique simplement ce que sont les NFT.
Est-ce écolo ou pas ?
Nous avons pu lire plusieurs articles expliquant que les cryptomonnaies sont un véritable désastre écologique. Elles mobilisent une énergie considérable, et, à ce titre, participent à la production de CO2. La plupart des cryptomonnaies sont produites grâce au système qu’on appelle “minage”. Pour faire simple, le minage consiste à valider un ensemble de transactions de données, en échange d’une forme de récompense. Cette validation se fait en cryptant les données. Donc, concrètement, des milliers de personnes achètent des ordinateurs puissants, allumés 24h sur 24, pour que les informations soient disponibles, vérifiables, etc… Forcément, ça consomme un max d’électricité.
Certaines technologies semblent toutefois s’orienter vers le “zéro carbone”. On va creuser ce sujet prochainement pour vous si ça vous intéresse…
Voilà. Vous y voyez plus clair ?
On espère que le sujet est moins flou pour vous à présent. Si ce n’est pas déjà fait, pensez à vous abonner à notre newsletter gratuite pour plus d’info sur ces nouveaux sujets. Rester à la page ça n’a pas de prix… c’est gratuit !
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