Quand vous souhaitez échapper à votre quotidien, vous regardez un film ou une série, vous lisez un livre ou écoutez de la musique. Les ados, eux, sont de plus en plus nombreux à choisir le “shifting”. Ils se créent leur propre film, leur propre univers, sans écrans. Ils basculent (“to shift” en anglais”) dans un univers fantasmé, simplement grâce à la pensée. Cette technique à mi-chemin entre méditation et auto-hypnose est devenue populaire pendant la pandémie, et elle prend de plus en d’ampleur auprès de la “génération Z” (les personnes nées entre 1997 et 2010). On vous explique.
C’est quoi le “shifting” ?
Dérivé du mot anglais “shift” qui veut dire “déplacer / basculer”, on peut dire que le shifting consiste à se déplacer mentalement dans une autre réalité, grâce à la seule force de notre pensée. Finalement c’est assez semblable à la méditation qui est un appel au calme et au lâcher-prise, mais aussi à l’auto-hypnose.
Attention, ce n’est pas juste un mot, c’est une vrai tendance : sur TikTok, le hashtag (mot clé) #ShiftingRealities comptabilise plus de 1 milliard de vues, et Google enregistre un nombre croissant de contenus sur le sujet.
Comment ça se pratique ?
C’est tout simple : mettez votre vie sur pause et pensez à votre vie de rêve, un scénario, une scène… Le cas le plus courant, c’est dans les transports en communs. Vous croyez vraiment que les ados écoutent de la musique sans rien faire à part regarder par la vitre ? Certains sont en train de “shifter”. Thomas est en train de s’imaginer en train d’effectuer le meilleur match de sa vie au basket, Léna pense à la façon dont elle aimerait que Thomas lui déclare sa flamme et à la réaction qu’elle aurait, Antoine s’imagine être le roi des dragons et voler avec eux dans les airs, Jade pense à quoi ressemblerait sa vie si elle partait vivre en Australie ou avec Harry POTTER…
Oui les ados ont beaucoup d’imagination, mais s’ils en sont capables, les adultes aussi.
Le shifting : à quoi ça sert ?
Pour les ados, c’est assez simple à comprendre. Crise identitaire, révélation de leur personnalité, premières amours, études compliquées, pression des parents, manque de confiance en eux, perte de confiance en l’avenir dans un contexte de crises et de problèmes environnementaux… La réalité qu’ils vivent au quotidien n’est pas forcément simple à gérer. Le “shifting” permet de s’évader quelques instants, de mettre leurs problèmes en pause et de penser à quelque chose qu’ils ont choisi de vivre.
Plus âgé, c’est aussi possible, pour échapper à un quotidien morose ou à des problèmes chroniques (on ne juge pas, on vous explique). Dans la même catégorie, l’autohypnose est de plus en plus pratiquée pour limiter des douleurs, l’état d’anxiété, les troubles du sommeil, mais aussi les troubles dépressifs. Alors pourquoi pas le shifting ?
Est-ce vraiment utile ?
La réponse est : oui, potentiellement. Si les jeunes le font régulièrement c’est qu’ils apprécient de le faire et qu’ils en ont besoin. Cela développe clairement l’imagination, mais aussi leur réflexion. On dit qu’il vaut mieux “vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie”, mais au final tout part du rêve. L’ambition, les objectifs et les envies d’évolution viennent justement en rêvant. Si on ne la rêve pas, on ne la vivra pas.
Le shifting comporte-t-il des risques ?
Pas vraiment, si ce n’est, comme pour tous les autres hobbies, le risque d’y consacrer trop de temps, au détriment de tout le reste. Certains témoignages sur TikTok mettent en avant que des jeunes ont essayé, pour voir, et sont devenus accros, en shiftant tous les soirs, sur des durées de plus en plus longues, au lieu de vivre leur vie d’ados, la vraie, qui peut aussi être sympa avec quelques efforts et de la volonté…
Et si vous vous mettiez au shifting vous aussi ?
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